Juin, juillet, août, septembre.

Juin, juillet, août, septembre.

Le 11 juin, à 05 heure, la troupe 1, dont l’effectif se trouve fort réduit, est attaquée sur la route de Cabourg par une patrouille forte de 50 Allemands appuyés de 2 canons chenillés. Elle perd encore 5 hommes (dont 1 tué) mais repousse l’incursion ennemie.

Depuis le 9 juin, le lieutenant-colonel DAWSON et le lieutenant de vaisseau KIEFFER, blessés chacun 2 fois, ont été évacués sur l’Angleterre. Le n° 4 Commando est commandé par le Major MENDEY. L’officier des équipages LOFI a la responsabilité des Français.

Pendant les 2 mois qui suivirent les Français occupèrent des positions à Hauger, à Amfréville, Bréville, puis à la corne nord-est du bois de Bavent.

D’un côté comme de l’autre, il n’y eut pas d’activité exceptionnelle. Un calme relatif semblait régner pendant la journée. La nuit, par contre, était tout entière occupée par les “fighting patrols”. Ces patrouilles, qui pouvaient compter jusqu’à une centaine de participants, avaient pour point de départ la zone comprise entre Merville au nord et le bois de Bavent au sud. Elles étaient d’ordinaire constituées par une troupe qui poussait des incursions de 3 à 6 kilomètres derrière les premières lignes ennemies. Cette action qui se répétait chaque nuit à partir de bases différentes avait pour but de tenir l’adversaire en perpétuel état d’alerte, et de lui donner à penser, dans ce secteur, les effectifs de la 6ème Division aéroportée supérieurs à ce qu’ils étaient dans la réalité. Aussi, chaque nuit, un nombre appréciable d’Allemands étaient tués ou faits prisonniers, une perpétuelle atmosphère d’alerte était entretenue, et cela d’autant plus aisément que l’état major ennemi avait tout lieu de croire que la percée définitive serait tentée dans la région de Caen. Cet effort constant, de la part des Commandos, ne leur “coûtait pas trop cher” : ayant toujours l’initiative de l’attaque, surprenant l’adversaire à tout les coups, leurs pertes furent relativement faibles. Des rencontres fréquemment meurtrières se produisaient à la ferme de Longuemare ou celle du moulin du Buisson.

Ce n’est que le 16 août que la 1ère “Special Service Brigade” tout entière fera mouvement en direction du nord-est, après avoir fouillé un bois de Bavent truffé de mines anti-personnel et de “boobie traps”. Les Français pénètrent dans Bavent qui se rend sans combat.

Les 17, 18 et 19 août, ils traversent Briqueville, prennent position au sud de Robehomme, puis passent la Dives. Les Allemands ont abandonné tout ce qu’ils occupaient en deçà de la Dives. La route qui va de Briqueville à Putot-en-Auge est atteinte le 20.

Le 21 août, à 04 h 00 le contact est enfin repris. A 06 h 00, sous un violent feu de roquettes, les Français attaquent le carrefour de l’Epine. Le combat est dur. Il y a des pertes de part et d’autre, mais le point d’appui est enlevé. De nombreux adversaires sont faits prisonniers.

Les deux troupes -depuis le 16 août, en effet, la section K guns, scindée en deux, opèrent avec la troupe 1 et la troupe 8- contournent alors Dozulé par le nord, embarquent en camions et, par la Croix-d’Heuland, Saint Vaast-en-Auge, Tourgeville et Saint-Arnould arrivent à la Touques, qu’ils passent à gué le 23 août vers 18 h 00. Ils fouillent les bois de la rive est ; mais l’ennemi s’est déjà replié. Pont-l’Evêque est traversé le 24. Ils entrent, le 25, dans un Beuzeville qui n’est plus occupé.

Ils cantonneront là jusqu’au 6 septembre, date à laquelle ils regagneront, en empruntant le port artificiel d’Arromanches, le camp de Petworth (Sussex). Il y a trois mois, ils débarquaient à Riva-Bella.

Les pertes du bataillon de fusiliers marins commandos s’étaient élevées, pour la seule campagne de Normandie, à 114 officiers, gradés et matelots, dont 21 tués. L’effectif, au moment du débarquement était de 180 commandos.