J’ai envie de crier : “Mais regardez donc ! Regardez le mystère ! Il vous crève les yeux !”
Et personne ne voit. Personne que moi.
Les gens voient des couleurs, des ombres, des lumières, des formes. Ils voient (que sais-je ?) peut-être la toile et les clous du châssis. Et moi, je ne comprends pas qu’ils ne puissent deviner toute la détresse qui est là, sous les yeux, comme elle était à la guerre : la clameur, la mort, l’amour, la trahison, le mensonge et la peur. Et beaucoup plus encore que je ne puis dire, mais que je sais faire.
Je dis bien : je sais faire.
Date | Lieu et description |
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Exposition permanente |
Musée Mémorial Pegasus (Ranville, Calvados)Exposition permanente du tableau « Pegasus before landing » |
Pour exposer les peintures de Guy de Montlaur : contactez-nous.
L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’homme saigné noir à ton flanc souverain
(Quatrain d’Arthur Rimbaud)
Le peintre a réalisé - fait rare - une esquisse de cette peinture. Elle est intéressante car, beaucoup plus figurative que la peinture, elle permet de faire le lien entre celle-ci et le quatrain-poème de Rimbaud. Ainsi, l’oreille est évidente, comme les mammes, le roulé de la nuque aux reins. L’homme, lui, est difficilement identifiable. Dans le quatrain-peinture, les couleurs, si importantes pour le poète, ont été relativement respectées - à la license poétique près. Mais là, l’homme saigné noir apparaît sans équivoque.
Le peintre est fidèle au poète : l’œuvre est une ode à la beauté de la Femme, qui est déesse (étoile, infini, mer). L’Homme, saignant d’un sang noir, représente-t-il le Christ au flan transpersé?
Publié le 24/04/2021 par Michael — Guerre
Il y a une chose parfaitement essentielle qu’il ne faudrait jamais oublier, même quand on parle d’une chose aussi dégoûtante qu’une guerre : c’est la liberté qu’on espère rendre aux pères-peinards et à leur infecte famille. Je sais que cette guerre, que je n’ai même pas faite pour “le bon motif”, n’a servi de rien. Ma seule fureur (c’est cela qui sert de courage à ceux qui n’en ont pas) m’a seulement fait remarquer que je ne trouvais pas à mon goût que des gens habillés en verdâtre, à 11h.00 du matin se promènent dans les Champs Élysées avec une musique (il faut être fritz pour ne pas se rendre compte qu’il arrive d’être ridicule) - cette musique comprenait deux “chapeaux chinois” : je ne sais pas si l’on sait ce qu’est un chapeau chinois - tant pis.
Je me suis dit qu’il fallait, le plus vite possible, quitter un pays si peureux.