Peintre du XXe siècle

Auto-portrait sans indulgence
Auto-portrait sans indulgence
huile, 36cm × 29cm
1969

À propos de Guy de Montlaur

J’ai envie de crier : “Mais regardez donc ! Regardez le mystère ! Il vous crève les yeux !”

Et personne ne voit. Personne que moi.

Les gens voient des couleurs, des ombres, des lumières, des formes. Ils voient (que sais-je ?) peut-être la toile et les clous du châssis. Et moi, je ne comprends pas qu’ils ne puissent deviner toute la détresse qui est là, sous les yeux, comme elle était à la guerre : la clameur, la mort, l’amour, la trahison, le mensonge et la peur. Et beaucoup plus encore que je ne puis dire, mais que je sais faire.

Je dis bien : je sais faire.

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Expositions en cours

Date Lieu et description

Exposition permanente

Musée Mémorial Pegasus (Ranville, Calvados)

Exposition permanente du tableau « Pegasus before landing »

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Expositions passées

Pegasus before landing
Pegasus before landing
huile, 81cm × 65cm
Fontainebleau, 1956

Sélection

Hommage à Kandinsky
Hommage à Kandinsky
195 cm × 114 cm
Nice
Sans titre
Sans titre
65 cm × 100 cm
Fontainebleau 1950
L’espoir a fui
L’espoir a fui
92.5 cm × 60 cm
Paris 1960
Souvenir normand
Souvenir normand
46 cm × 55 cm
1972

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Exposition virtuelle

On a brûlé les ruches blanches
On a brûlé les ruches blanches
Huile sur toile, 61 cm x 38 cm
Paris, janvier 1960

On a brûlé les ruches blanches

Depuis qu’il peint, Montlaur trouve son inspiration dans l’œuvre de Guillaume Apollinaire, le poète le plus proche de lui au sens figuré, mais aussi physiquement : il garda sur lui le livre « Alcools » pendant toute la guerre, et en particulier lorsqu’il débarqua sur les plages normandes, le 6 juin 1944.

Et toi qui me suis en rampant
Dieu de mes dieux morts en automne
Tu mesures combien d’empans
J’ai droit que la terre me donne
O mon ombre ô mon vieux serpent

Au soleil parce que tu l’aimes
Je t’ai menée souviens-t’en bien
Ténébreuse épouse que j’aime
Tu es à moi en n’étant rien
Ô mon ombre en deuil de moi-même

L’hiver est mort tout enneigé
On a brûlé les ruches blanches
Dans les jardins et les vergers
Les oiseaux chantent sur les branches
Le printemps clair l’Avril léger

(Guillaume Apollinaire, Alcools, La chanson du Mal-Aimé, Voie lactée)

Comme dans Sainte-Fabeau et La licorne et le capricorne, le peintre reproduit sur la toile les vers de La chanson du mal-Aimé. Ici, le poète demande à son ombre, « sa ténébreuse épouse », de combien d’empans de terre il aura besoin pour creuser sa tombe. Mais l’hiver est mort, les ruches ont gelé et brûlent, les oiseaux chantent, c’est le printemps.

On reconnait bien la ruche blanche, les flammes jaunes et rouges, le ciel bleu. On reconnait également les quelques empans de terre en bas du tableau.

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Sur le Blog

La liberté qu'on espère rendre aux pères-peinards. Le sacrifice de George Gicquel

Il y a une chose parfaitement essentielle qu’il ne faudrait jamais oublier, même quand on parle d’une chose aussi dégoûtante qu’une guerre : c’est la liberté qu’on espère rendre aux pères-peinards et à leur infecte famille. Je sais que cette guerre, que je n’ai même pas faite pour “le bon motif”, n’a servi de rien. Ma seule fureur (c’est cela qui sert de courage à ceux qui n’en ont pas) m’a seulement fait remarquer que je ne trouvais pas à mon goût que des gens habillés en verdâtre, à 11h.00 du matin se promènent dans les Champs Élysées avec une musique (il faut être fritz pour ne pas se rendre compte qu’il arrive d’être ridicule) - cette musique comprenait deux “chapeaux chinois” : je ne sais pas si l’on sait ce qu’est un chapeau chinois - tant pis.

Je me suis dit qu’il fallait, le plus vite possible, quitter un pays si peureux.

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