L'espoir a fui
L'espoir a fui
Huile sur toile, 92.5 cm x 60 cm
Paris, mars 1960

L'espoir a fui

Le peintre cite Verlaine qui, dans son Colloque Sentimental, se rappelle son amour passé.
Dans le tableau, les formes sont froides et sanglantes, elles transpercent le ciel noir.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne?

- Ton cœur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C’est possible.

- Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
- L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

(Paul Verlaine, Colloque sentimental)