Publié le 14/03/2013 par Michael de Montlaur — Peinture
Voici une des rares photographies de Montlaur en train de peindre :
Montlaur commençait toujours par une construction géométrique utilisant le nombre d’or. On peut voir sur cette photo qu’il conserve le style qu’il a au début des années 50 où il dispose ses couleurs dans un espace bidimensionnel. On le voit ici avec un pinceau, mais il utilisait aussi le couteau à palette dans cette première phase.
Et voici la peinture achevée :
Montlaur utilise ensuite essentiellement le couteau pour entrer dans la troisième dimension, faite de couches successives échelonnées dans le temps : de quelques heures à plusieurs années. Grâce à la première photo, on devine la construction de base, les fondations qui servent de support. Il connaissait toutes ses peintures par cœur et, bien sûr, ce qu’elles voulaient dire pour lui, ce qui lui permettait de les faire évoluer, ou pas. Il y avait certainement du lyrisme à un moment ou à un autre comme pouvaient l’exprimer Atlan, Soulages, Hartung et Zao Wou Ki. Mais du fait de cette construction initiale et du projet qu’il avait avant même le premier trait de fusain - il nous racontait qu’au petit matin, au moment de se réveiller, les yeux encore fermés, il voyait grâce à la lumière du nouveau jour, les formes et les couleurs de sa future oeuvre - la construction finale était présente dès le début et il ne se démarquait pas du sens qu’il voulait donner à sa peinture.
On voit sur cette peinture un crucifix, un chandelier, et puis un grand mystère “Selon ta grande bonté”. A chacun de voir ce qu’il peut. Lui savait mais ne voulait pas forcément révéler ce qu’il avait mis sur la toile. A la manière des rescapés d’une grande tragédie qui ont besoin de dire mais savent qu’ils vont se heurter à une incrédulité, une incompréhension. Peut-être fallait-il masquer, s’abstraire mais quand même s’exprimer.