I want to shout: “Just look! Look at the mystery! It is piercing your eyes.”
And no one sees it. Nobody but myself. People see colours, shadows, lights, forms. They see (what do I know?) the canvas, the stretcher nails. And I don’t understand they can’t guess all the distress here, under their eyes, as it was during the war: the clamour, death, love, treachery; the lies and the fear. And still more that I cannot say, but I know how to do it.
Yes I say: I know how to do it.
Date | Location & description |
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6 of June 2024 |
To exhibit Guy de Montlaur's paintings: contact us.
The artist quotes Verlaine who, in his “Colloque sentimental”, recalls his past love.
In the painting, shapes are cold and bloody, they pierce the black sky.
In the old park’s desolation and frost
the paths of two ghostly figures have crossed.
Their eyes are dead and their lips slack and gray
and one can scarcely hear the words they say.
In the old park’s desolation and frost
two spectres have been evoking the past.
- “Do you recall our bliss of that September?”
- “Why ever should you wish me to remember?”
- “Now when you hear my name does your heart-rate grow?
Do you still see me in your dreams?” - “No.”
- Ah, the enchantment of loving so dearly,
those kisses that we shared!” - “Did we really?”
Skies were so blue and hopes so high, so proud!
Defeated hope has fled in a sombre cloud.
Thus did they walk in the wild grass swaying.
Only the night heard the words they were saying.
(Paul Verlaine, Colloque sentimental)
(Translation : Peter Low)
Publié le 15/05/2024 par Michael — Guerre
\ Le 19 novembre 1939
Ma chère Maman,
C’est mon portrait que je vous envoie aujourd’hui. Je ne sais ce que vous en penserez : pour ma part, je n’en suis pas mécontent. Et puis, c’est toujours mieux que rien, puisque je n’ai pas de photographie à vous donner. Évidemment, vous n’êtes pas habituée à mes moustaches et à ma coupe de cheveux un peu étrange : enfin, vous me reconnaîtrez peut-être.
Je n’ai pas grand chose à vous raconter puisque, comme vous le voyez, je trouve le temps de dessiner. A part cela, dormir et manger sont mes principales occupations.
Voulez-vous m’envoyer, avec ce que je vous ai demandé avant-hier, deux paires de chaussettes de laine et un flacon de Boldine.
Je vous quitte à la hâte pour donner ma lettre au Vaguemestre, s’il n’est déjà parti.
Mille tendresses, ma chère Maman, je vous embrasse de tout cœur.
Guy
Cette lettre correspond au portrait de GdM présenté ici. Il écrit à sa mère pour lui dire qu’il n’a pas grand chose à lui dire puisqu’il n’y a pas grand chose à faire à part peut-être dessiner et sûrement dormir et manger. Juste lui demander deux paires de chaussettes de laine (novembre dans la Sarre) et un flacon de Boldine…
Inutile pour lui de s’étendre sur les deux derniers mois et demi qu’il vient de passer depuis la déclaration de guerre avec les allemands. En (première) ligne et au corps à corps (francs). Il ne sait pas encore qu’il en a encore pour 5 ans, il n’a que 21 ans. Vous souvenez-vous de vos plus belles années, entre 20 et 25 ans ?
Pendant toutes ces années, les seules moments sublimes pour lui ont été les périodes de combat et les rares moments non moins sublimes où il était avec