Gnose γνῶσις, (connaissance). Selon cette approche philosophique, le salut de l’âme n’est possible que par la connaissance de la divinité, et par là, de la connaissance de soi-même. Montlaur avait certainement en tête les « Gnossiennes » d’Erik Satie qu’il lui arrivait d’écouter lorsqu’il peignait. Il avait une grande admiration pour l’œuvre de Satie, l’ami d’Apollinaire. « Gnose » - la peinture - a été réalisée en deux fois, commencée en 1960, terminée en 1974. On reconnaît bien le geste très dynamique de ses années 1960, la finition, elle, apporte une richesse chromatique que l’on retrouve dans toutes ses peintures des dernières années. Pour Montlaur, la connaissance du plus profond de soi, n’a été rendue possible, ironiquement, que par l’éclatement de sa boîte crânienne; la gnose est devenue autopsie. On aperçoit le contour blanc de la tête et du cou et l’éclat d’obus, carré, noir, qui pénétra dans la joue droite du commando Montlaur le matin du 1er novembre 1944, lors du débarquement allié de Flessingue en Hollande. Cette blessure le fit souffrir toute sa vie, des fragments de métal ayant envahi les sinus et les yeux du peintre.
Ecoutez les « Gnossiennes »